De la figure humaine au monstre

 Comment s'approprier et manipuler des images pour passer d'une certaine réalité à une fiction ? Comment questionner le portrait et la représentation du corps à travers le photomontage ?

Boris Karloff interprète le monstre dans le film de James Whale Frankenstein en 1931 

 

 C'est monstrueux !

Dans l'atelier de Frankenstein un nouveau monstre est né. Réalise son portrait en utilisant les deux photocopies. 

Dispositif: deux séances, colle et ciseaux uniquement.  


Représente par le dessin l'environnement de ton monstre. N'oublie pas d'intégrer* au maximum la créature à son décor. 

Intégrer: introduire un élément dans un ensemble afin que, s'y incorporant, il forme un tout cohérent. 


VOCABULAIRE

Le portrait : au sens général, c'est la représentation d’une personne

On emploie le terme de portrait pour une œuvre en deux dimensions (on parle plutôt de buste ou de statue pour la sculpture). 

Le portrait s'attache à rendre l’apparence extérieure d’une personne, quel que soit le degré de réalisme

Bien qu’uniquement visuel, le portrait peut rendre très sensible la personnalité intérieure du modèle, par de nombreux indices tels que la pose, l’expression de la physionomie, etc..

Le monstre questionne les lois de la nature, c'est un individu qui présente certaines anomalies ou difformités. Il peut provoquer la répulsion, la fascination ou la crainte. 

Le photomontage est un assemblage de photographies ou parties de photomontage, exécuté par collage, tirage ou logiciel donnant la possibilité de modifier la photographie.


Autres notions: disproportion, déformation, fragmentation, accumulation, organisation, hétérogénéité, cohérence plastique, réalité/fiction... 

 

REFERENCES ARTISTIQUES :  

David Hockney, Mother I, Yorkshire moors, august 1985, photomontage

 

Douglas Gordon, Monster, 1996-1997, 95,3 x127cm, National Galleries of Scotland, Edimbourg.
 
Francis Bacon, Trois études pour le Portrait de George Dyer, 1963, collection particulière
 

Max Ernst, Le Rossignol chinois, 1920, Photomontage, 12,2 x 8,8 cm, Musée de Grenoble
 
Dans le minuscule photomontage intitulé Le Rossignol chinois, la photographie d’une bombe aérienne utilisée pendant la guerre, placée au centre de la composition, est tellement remaniée qu’il est presque impossible de l’identifier. Par les éléments disparates dont l’artiste l’entoure, la bombe n’est plus qu’un hybride d’homme et d’animal, tandis que le titre, tiré d’un conte d’Andersen, désamorce toute idée de violence. 
Le photomontage a été ensuite photographié et agrandi par Ernst, de manière à effacer les traces de sa fabrication.
Max Ernst, qui avait été enrôlé pendant la guerre, et qui déplorait la presse glorifiant les performances techniques allemandes lors du premier grand conflit, tourne ici en dérision, de manière subtile, l’absurde machinerie militaire et ces mêmes revues d’où il a tiré l’élément central de sa composition.


Orlan, Self-hybridation africaine, Masque Tricéphale Ogoni du Nigeria et Visage Mutant de Femme Franco-Européenne, 125 x 156 cm, tirage sur papier photographique, 2002.
 

Artiste pluridisciplinaire, ORLAN travaille la photographie, la vidéo, la sculpture, l'installation et la performance depuis 1965. Très rapidement, elle base son travail sur le questionnement et la transformation de son corps à des fins artistiques et a également recourt à la chirurgie esthétique.

"J'ai demandé aux chirurgien de comprendre ma démarche: j'ai voulu mettre en avant l'idée de différence. Regardez ma tête avec mes bosses sur le front. Ça prouve bien que mon travail est contre les standards, contre les modèles. Je n'ai jamais voulu ressembler à la Joconde ni à la Venus de Milo".  


Les Self-hybridations sont une série de photomontages numériques.
Plus qu'une hybridation de deux visages, les Self-hybridations permettent à l'artiste de mélanger les cultures (amérindiens, précolombiens, africains), les sexes, les époques et les techniques artistiques (photographie, peinture, sculpture).


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